Monday, April 30, 2007

The world is my pork chop

"The world is my pork chop", San Francisco, October 2003

Tu ne sais pas toute l'énergie que ça me
demande de ne pas t'écrire.
Alors je ne le fais pas.
Je ne t'écris pas.
Parce que tu n'existes pas.


Dans un café Internet, San Francisco, octobre 2003


Tu te rends compte à quel point je suis pathétique? Je suis en plein cœur de San Francisco, au coin de Height et Ashbury, le berceau mythique de la génération beatnik et du peace & love. Je suis assise dans un café Internet, il fait beau, des histoires se déroulent à mon insu autour de moi et je n'ai rien de mieux à faire que d'écrire à quelqu'un qui n'existe pas.Mais c'est à toi que j'envoie ce message.Parce que toi, tu existes, mon amie.Tu existes et tu me manques. Je ne supporte pas d'être ici. J’ai mal de ressentir cette souffrance. J’essaie de la fuir, je n’y arrive pas. Elle me rattrape. Je tente de l’engourdir, de la geler, en m’étourdissant de visites compulsives de musées magnifiques, en enfilant les tableaux de maîtres l’un après l’autre, toute seule, jusqu’à ce que mon regard ne puisse interpréter que le symbolique se cachant derrière les coups de pinceaux, que les couleurs impriment ma rétine jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de distinction entre la réalité et de l’acte de symbolisation du réel, en m’enivrant en compagnie d’inconnus, en goûtant des corps qui ne m’appartiendront jamais plus, en me racontant des histoires, moi, l’étrangère en perdition au charming accent, je tente de fuir, je me rattrape, j’ai mal, je n’y arrive pas, je tourne en rond, à des kilomètres de chez moi.

Je ne supporterais pas d'être à la maison, affligée d’une maladie dont j’ignore le nom, dont je suis seule à connaître l’existence. Et même si je le savais, si je la connaissais comme elle semble me connaître, je ne pourrais pas la nommer, je ne pourrais que l’écrire. Je ne supporte pas d'être loin des enfants, ils me manquent. Pourtant, je ne supporterais pas non plus d'être avec eux, ils seraient de trop. Beaucoup trop encombrants dans une peine qui ne les concerne absolument pas, que leur présence colorerait d’une teinte coupable qui déplacerait en moi ce que j’ai à traverser seule. Je n'ai qu'une envie, rester ici, sur cet écran, encore un peu. Le temps de me ressaisir, de ramasser mes morceaux, de me reconstituer. Le temps de guérir. De me guérir de lui et d’apaiser cette douleur qui m’empêche d’être libre de lui, de l’autre qui prenait sa place avant lui, de remplacer ce vide par un autre, tout simplement libre, pour la première fois de ma vie.
Je croyais qu'ici, loin de tout, loin de moi, de mes enfants et de ma vie, je deviendrais momentanément une autre. Je joue les touristes perdues, et je le fais très bien, j’arrive même à me convaincre moi-même. Les Californiens sont fondamentalement sympathiques, j’ai bu une bière à 10 h ce matin, en compagnie d’un vieux marin philosophe au Vesuvio’s. C’est là que Jack Kerouac venait se désaltérer entre deux pèlerinages; des photos de lui ornent les murs, en compagnie d’autres écrivains. Ce marin s’appelle Karl. C’est un barbu à l’allure un peu froissée, ses cheveux sont pêle-mêle, ses vêtements fripés et salis aux genoux par du gazon mouillé. Malgré ses airs de tough guy au lendemain d’une veillée pas tout à fait terminée, il était courtois et étonnamment chatty pour quelqu’un qui avait l’air d’avoir passé la nuit à festoyer. Il n’a pas rechigné lorsque je lui ai demandé de me prendre en photo en train d'ébaucher cette lettre, appuyée contre le bar du Vesuvio’s. (Je voulais me voir en train de t’écrire, pour que mes mots ne soient pas vains, pour faire partie de ma propre aventure. Que veux-tu, en voyage, je me sens décalée.) Karl a même souri. Je l’ai trouvé tout de même charmant pour quelqu’un qui empestait le whisky si tôt le matin. Il s’est excusé, la photo serait probablement floue, étant donné qu’il tremblait en appuyant sur le déclencheur. Son corps protestait contre le taux d’alcool décroissant trop rapidement dans son sang. Il m’a raconté qu’il venait tout juste de passer la nuit dans le Golden Gate Park avec sa vieille amie Rita, à boire du whisky à même la bouteille et à se raconter leurs histoires d’amour déchues. Il avait rigolé toute la nuit avec Rita. Ils avaient bu, discuté philosophie et sexe, et fait l’amour comme des adolescents, les fesses à l’air dans l’herbe froide, derrière un banc de parc. En regardant le soleil se lever sur San Francisco ce matin, Karl a inscrit sur le banc, à l’aide d’un stylo feutre qu’il garde dans la poche de son blouson, « Karl CAME here ». Il se trouvait très drôle, d’ailleurs, il en riait encore à me le raconter. Puis Rita lui avait retiré le stylo des mains et avait rajouté « So did Rita. Twice. » Il a recommencé à s’esclaffer en disant qu’elle avait souligné le mot « Twice » deux fois, en appuyant si fort sur la mèche du stylo qu’elle est devenue émoussée, et que c’était pour cette raison qu’il ne pouvait me donner son numéro de téléphone. (Je ne me souvenais pas de lui avoir demandé mais je voulais entendre la fin de l’histoire) Le crayon était fichu, et moi je me demandais si Karl ne se fichait pas de moi. J’hésite à dire qu’il me racontait des bobards, simplement pour faire la conversation avec une inconnue. Il semblait trop ému par cette douce et folle aventure qu’il venait de vivre. Qu’elle se soit déroulée dans sa réalité ou qu’il s’agisse d’une déformation alcoolique d’une aventure qui avait mal tourné, moi, c’est la réalité de cette émotion qui m’a touchée. Il avait l’air si heureux. Il souriait, et ses yeux se perdaient dans l’ascension des bulles de sa bière à peine entamée. J’ai souri en le regardant se chuchoter à lui-même, j’ai fini mon verre, rangé ma caméra et mon cahier dans mon sac à dos, et je lui ai soufflé un baiser. Je l’ai remercié d’avoir partagé cette histoire avec moi. Il sentait le whisky, la cigarette et le gazon, et son histoire m’a semblée suffisamment romantique pour que j’aie envie de la raconter. J’aime bien vivre une histoire d’amour par étrangers interposés, le temps d’un voyage d’autoguérison. Ça m’apaise. Et puis, ça me permet de m’éloigner de mon chagrin. Pendant un court moment, j’ai cru arriver à le semer. Après ma rencontre avec Karl, j’ai visité à nouveau musées, librairies et expositions de toutes sortes. Puis, il m’a rattrapée. On ne peut pas échapper à soi-même et à sa peine. J’aurai beau m’inventer des fictions follement romantiques et les prêter aux saoulons marmonnants assis près de moi dans les bars, je ne cavale pas assez vite pour échapper à mes peines d’amour, elles finissent toujours par me blesser.
Je pleure derrière mes lunettes fumées et mon appareil photo depuis 24 heures. Anne-Marie, la copine qui m’accueille gentiment chez elle, ne me voit pas pleurer, parce que je sais bien me cacher. Je pleure dans la douche, ma taie d’oreiller est couverte de mascara le matin. Mais elle devine. Elle pressent l’état catatonique dans lequel je me trouve, elle sait très bien pourquoi je suis ici, en Californie. Elle comprend la nécessité de ma fuite. Ici, je suis à des années-lumières d’une réalité qui ne cadrait plus très bien avec moi. C’est ici que je me suis réfugiée pour me cacher de fantômes que j’avais moi-même imaginés; à force de n’avoir peur de rien j’ai dû m’inventer des hantises pour que quelqu’un vienne enfin me sauver de moi-même. Je crois que c’est ce que je suis venue chercher à San Francisco. Une trêve de mes histoires d’horreur. Mais je suis là, je suis toujours là, je me sauve et pourtant personne ne se porte volontaire pour me sauver. Je suis comme moi. Je m’échappe. Je fuis.
Assise ici, dans ce petit café inconnu de San Francisco, je t’écris à toi, parce que je ne peux plus lui écrire, à lui. Ça m’est impossible, impensable, parce que j’en ai envie, tant envie que je le fais presque; tu vois, je le fais quand même mais je ne le fais pas tout à fait. Je dois m’en scinder, m’en séparer, avoir la force nécessaire de retrouver mon espace-temps et ma place dans le langage, regagner un monde dont j’ai envie de faire partie. Désir sincère d’un hiatus, d’une trêve, d’une pause, appelle-ça comme tu veux, j’avais seulement envie de me sauver pour être sauvée. Alors je suis partie. Anne-Marie me fait du bien. «You just need a break, honey, that’s all. When you go back home you’ll have California sun in your heart; enough to have the strength to go on with your life. But right now baby, you’re just a big ol’ mess! Cry here! I sure won’t tell. That’s what I’m here for, darling. That’s why you came all the way down here: Because no soul will tell. » Je pleure toute seule, comme je l’ai fait si souvent dans ma chambre d’épouse et de mère au foyer. Je pleure tout de suite, maintenant, dans l'espoir de laisser ma peine ici, à San Francisco, pour de bon, une fois pour toutes. Cette peine là, elle doit rester ici. Il y en aura d’autres, c’est certain. Mais celle-là, la peine que je traîne depuis mon divorce, elle doit mourir ici, avec moi. Avec le vieux moi tout amoché. Je veux revenir à Montréal dans une nouvelle peau, avec un nouveau cœur tout neuf. Y'a pas une chanson qui dit : « I left my (broken) heart in San Francisco » ???
J'ai choisi de t'envoyer ce message parce que tu sais que je ne peux plus lui écrire. C’est fini. Mon appel de détresse quittera San Francisco pour se rendre jusqu'à toi, à Montréal, par les méandres du net, dès que je t’aurai promis mon retour.
Je t'aime, je pense à toi.
Je reviendrai.
Promis.

Thursday, April 26, 2007

Picking your friends

My friend S., who is about 10 years younger than me, gorgeous, spunky, quirky, funny, gets ALL the guys. I mean, all of them. They all want her, they all want to be with her, touch her, talk to her. She gets numerous phone calls throughout the day; she has men knocking on her door to see how she is; clients from the office "randomly" stopping by her desk. And yet, she says men are all assholes, that we shouldn't want/need any of them, because, you know, they suck. All of them, she says. Yet, she continues to smile, chat, and answer calls in a cheerful disposition.


I would really like to know what it feels like to see her side of things. You know, think, like her, that men really, really suck.


Perhaps I'm somewhat masochistic.


Tuesday, April 24, 2007

Christophe XI

Au moins, je crois encore qu’ils m’aiment. C’était ça qui m’a fait pleurer. Qu’ils m’aiment encore malgré tout. Malgré ce que leur fille a fait de la vie qu’elle s’était fabriquée selon leur modèle. Malgré le fait qu’elle aie tout balancé. Le mari, les enfants, la famille, la maison, et hop, elle-même n’a plus jamais été la même après ça, quelle colère elle a piqué, tout le monde s’en souvient encore, le téléphone fracassé sur le mur de la cuisine, les chaises en mille morceaux dans la porte-patio, la chemise de Rose déchirée et puis les cris, les hurlements, les pleurs et la frayeur de ma mère, le calme exécutoire de mon père, et puis les flics, cognant à la porte, bonjour madame, tout va bien ici? Foutez-moi le camp de chez moi putains de salopards de connards de merde vous n’avez rien à foutre ici! Calmez-vous madame, nous voulons vous aider, Je vous emmerde tous, vous n’êtes que des menteurs, des tricheurs et des assassins, tout ça n’est que mensonge, rien n’est vrai, tout est faux, cette vie que j’avais si habilement élaborée s’est révélée n’être qu’un cirque joué par des clowns et des singes à chapeaux, je vais tous vous éliminer, vous faire disparaître, un à un, ça y est, je panique, je fait une attaque d'angoisse, Christophe me tend une boite de mouchoirs, attends que j’essuie mes larmes, oui-oui, c’est bon, je me calme, je vais bien, c'est fini, qu'il me dit, puis, m’aide à enfiler mon manteau. Tu es prête? Je lui fais un oui de la tête. Je n’ai jamais été aussi prête de toute ma vie.

Avant de pousser la dernière porte qui nous sépare de la froidure, Christophe revêt ses gants, puis enfile un long manteau de laine noir. Je passe mon écharpe par-dessus ma tête et l’enroule autour de mon cou. Je le regarde sortir les clés de sa poche puis s’emmitoufler comme il faut, puisqu’il est comme ça, Christophe, très comme il faut, c’est le gentilhomme chic, première classe s’il vous plaît merci, son accent parisien à couper au couteau ne trompe pas. J’adore les européens. Tellement classe. Ils me transportent tellement loin de chez moi. J'en oublie qui je suis. Allons-y, je suis prêt, il pousse la porte, me laisse passer devant, encore affairée avec cette écharpe autour de mon cou, referme derrière nous et verrouille les deux serrures. On n’est jamais trop prudent dans ce quartier ma mignonne, puis nous nous engageons sur la rue Laurier, direction ouest, main dans la main. Gantées, of course.

Monday, April 23, 2007

Missing apects of yourself

Blue Metropolis festival logo, Montreal, April 25-29

In the past few days, I noticed that I was getting a bit melancholic when I thought of my student life in Montreal, at UQAM. I miss all things literary; my teachers, especially Louise Dupré who is my "directrice de mémoire", but also all these women writers who attended the courses with me. I miss the university "milieu", I miss just "being there", that feeling of belonging, the sheer pleasure of a group of women discussing the aspects of creation. I feel very lonely here in Ottawa as a French writer-ess, and I really miss my girls! I have postponed my mémoire writing for close to three years now, doing very little and procrastinating more & more as time goes by, and I should, if everything goes well, deposit everything by the end of December of this year.


(AAAAAAAAAARRRRRRRGH!!! BRIDGES! BUT DECEMBER IS SO CLOSE!!! YOU'LL NEVER MAKE IT!!!)


I know. Chances are I will blow the deadline. I have been working as a translator around 26 hours a week for a year now, in the hopes of having more time to work on my mémoire....but you know what; it's just not happening. I have many excuses, of course, but when I say them out loud whilst standing in front of a mirror, they just don't cut it. I know that I have been putting it aside wilfully because, well, I'm a bit lazy (Single-mother/translator/house owner, you know, you tend to be on your ass a lot) and to be honest, this distance between me and my work grows more distant every day, and it's very draining to get back into that mood again, especially whilst being so far away from university, colleagues, and incentives to keep working. No, instead, I have been writing, of course, how can I ever stop writing, but not what I should have been. I have to get back into it, and fast. Time is running out!


I need to be fed literary things; conversations, lectures, discussions...To be honest, I think I desperately need a mentor, somebody to kick Bridges' arse a little. Somebody to challenge me, to check up on me.


It's close to impossible being so far from my alma mater... This week, the Blue Metropolis festival is on in Montreal; it's my favourite lit event; activities go on in French and in English, and it suits me to a tee. I wish I were over there as we speak...

Sunday, April 22, 2007

Bridges throws a silent fit at the office

I snappped. On Thursday, I walked out the office without warning but this email sent to my boss. I need a change. Bad.
Dear Mr. Boss,

By the kind of work I have been assigned to in the past few months and the comments I have received on my translations, it is obvious to me that a) either you are not satisfied with my work and your organization is trying to get rid of me by slowly showing me the door; b) the people at the control center make a point of giving me what other translators do not want to do for reasons only they would know and that I don’t care to find out about really. But it is what it is. Apparently I'm not the favorite cupcake around.

I don’t feel like I am considered a part of the team; when rushes come across and my collegues need help I am never considered; the word count that is given to me is always below my capability, and it is impossible for me to be more productive, or actually use my language skills because of the nature of the documents that are assigned to me. I am not learning nor progressing in any way. That’s not what I want, and that’s certainly not what I want to offer your organization. If this is because my work hours are specific, then, so be it. I will have to look elsewhere, which is not what I want, but I can’t do this for much longer, I hate to be static. I am not learning. I am shriveling.

Basically, I don’t feel needed and I feel I can’t become a better translator with what is given to me; in fact, I think I’m getting overly sarcastic and bitter about my work here, and that is not the kind of person I want to become or offer to the organization I work for.

I do, however, enjoy working for XXXX and I respect tremendously the energy you have put in making your company a better place. I just don’t feel like I am part of it. I am also thankful for allowing me to work the hours I asked for. You have always listened to me and did your best to keep me happy. Negative comments, bitchy attitudes toward me & lack of stimulating work are getting the better of me; I have been working 18 months for the financial division, and I feel I have nothing more to get out of it. I have tried my best, and it’s not working. I’m not happy. I understand this is how I feel about it and I don’t blame anybody for it; it’s just how it is, and things are done a certain way. I understand.

As of now, it is Thursday, April 19, 11h42. I have been given a meeting minutes that is due for the 26th, and nothing else is assigned to me. Obviously, you don’t need me as of today, or tomorrow. I see no reason to stay at the office. I will take these 2 days to think about what I want to do about my work your organization, and of course, I guess you have to give my situation a bit of thought. Obviously, I would like to talk to you. I apologize for making an issue but I don’t want to turn this into a drama or make a spectacle of myself. I tend to have dramatic reactions when I get emotional and I don’t want to burden anyone with my state of mind…and don’t want to trouble the functioning of your business.

Regards,
Bridges

Wednesday, April 18, 2007

Guess which one I am?

If anybody knows who the artist is, please tell me! Someone from the office sent it to me and I don't know where it comes from!

Tuesday, April 17, 2007

Christophe X

Prise de court, je n’ai rien répondu tout de suite, mais mon mutisme et mon regard hébété en disaient long. Il s’est rapproché de moi, m’as pris la main et m’a regardé d’un air compatissant, comme pour me dire je sais, petite, là, là, ça va aller maintenant, tu peux en parler, je suis là pour te comprendre, je vais t’écouter, tu peux tout me dire. Laisse-toi aller. Je ne sais pas, moi, Christophe…mon père, je n’y pense pas vraiment, il a toujours été là, à la surface des choses, à régler ce qui se voit, ce qui est évident, un toit pour nous, la bouffe, le pourvoyeur, quoi, et moi, sa fille, tout au fond des choses, puisque je le pouvais, rien ne m’a jamais empêchée de descendre plus bas, j’ai toujours été curieuse, et je n’ai jamais eu froid aux yeux, tout le contraire de ma mère, non, attends, c’est moi qui ne veut pas voir, mon père s’occupe de ma mère, et ma mère ne s’occupe de rien, c’est-à-dire des choses qui sont toujours à recommencer, celles qui ne se comptent pas, elle s’occupe de tout et elle ne fait rien, ma mère, elle fait du sur-place et elle déteste ça, parce que ça la rend invisible à tous sauf aux yeux de mon père, et elle l’aime, elle l’aime tant de la voir pour tout ce rien qu’elle représente, alors elle reste, ma mère. Elle reste et moi je voudrais qu’elle parte, qu’elle nous quitte, pour me montrer comment on fait, comment fait une mère pour partir sans cesser d’exister, sans mourir, tu m’as demandé de te parler de mon père et bien voilà, c’est ça, entre mon père et moi, il y a une mère, cette mère qu’il aime et que moi je déteste, que je voudrais voir partir pour que je puisse commencer à être, cesser d’être une mère, la mère de ma mère, ne serait-ce que pour exister dans le regard de mon père, là où ma mère ne serait plus.

Ce sont mes parents, après tout. C’est tout. Ce n’est pas de tes affaires. Ne me parles pas de ça, Christophe, je ne voulais pas et pourtant je t’ai laissé m’entraîner là ou je n’avais pas envie d’aller. J’ai versé quelques larmes sans trop savoir pourquoi, inspiré à fond, puis, éclaté en sanglots. Comment fait-on pour exister dans l’absence du regard d'un père? Des pleurs beaucoup trop violents pour une blessure dont je prétendais ignorer l’existence. Tu n’as pas besoin de me répondre, je ne veux surtout pas que tu pleures. Trop tard Christophe. Je voulais bien, moi. Et puis maintenant que tu me regardes, c’est beaucoup plus facile. Bon, oui j’ai pleuré, pas beaucoup, mais c’est toi qui a ouvert la porte, et profité de l’occasion pour m’ouvrir les bras. C’est ce que tu voulais, non? Tu as tout mis en place, tout était là. Allez, pleure, ça va te faire du bien, là, là, je suis là, C’était si bon de pleurer, je n’ai pas eu besoin d’un prétexte mais seulement d’un lieu, et puis ce n’était pas pour les raisons que tu croyais, l’intransigeance de mon père et l’inertie de ma mère, mais moi, j’y crois encore. Je suis encore aux prises dans ce triangle. Il me semblait que nous nous éloignions du sujet mais je ne me souvenait plus du tout de quoi nous parlions, Christophe a fixé le vide pendant quelques secondes, jeté sa cigarette dans le feu puis a regardé sa montre, on doit se dépêcher, notre table doit être prête à l’heure qu’il est. J’ai baissé les yeux pour fixer le plancher de bois et mes orteils qui se tortillaient dans mes bottes. Je crois bien que j’ai fait une maille dans mes bas.

Monday, April 16, 2007

Oh, Canada....my home and native land...


...this is the weather you give me on April 16th? That's it! I've had enough! I quit!
My queendom for a plane ticket!!

Sunday, April 15, 2007

Romancing the california stud-muffin, part II

The view from my balcony, the morning after


The second night we saw each other, neither of us had actually planned for. Well, at least, that's what I tell myself and whoever is willing to believe me. I woke up quite early in the morning, and went outside on the balcony to admire the beautiful, tranquil caribean sea. "This balcony was soooo worth it" I told my roommate. "It was! It was!" my roomate is from Prairie town, Kansas or something, and she has this Dorothy quality that made her look, well, a bit dumbstruk throughout the day. Sweet girl, really. So fresh off the farm in fact I think if I squeezed her hard enough in the right places she would actually squirt milk. 26, long, blond hair, virtually no make-up, pure as the driven snow (is there snow in Kansas? I think not.) and all the guys on the cruise were after her. To me, she was about as sensual as an Ottawa parkmeter; but then again, what do I know. She had guys all over her. Come to think of it, they were probably all fantasizing about deflowering the virgin Kansas child and have Dorothy scream out "there's no place like home!" Ok, enough of the wicked witch of the west attitude; I liked her, she was genuinely sweet. Gotta hate those prairie girls :)

So there, it was morning, I was on the balcony and loving every minute of it. The warm wind, the sound of the waves, the privacy (people couldn't see you from anywhere, unless they were in another ship crossing us). I could just imagine myself naked, laying on the mattress, feeling the motion of the ocean. "That's it" I told Dorothy. "I'm sleeping here tonight." I looked at the mattress, it was a single of course, and I mentally fitted it on the balcony. "Perfect" I thought. This will be a night to remember. Of course, I had a lusty little plan in mind. I had to lure my california stud-muffin back to my cabin.

The day went about on the ship and I didn't see him for the whole day. I almost forgot about him, there was about a hundred hunky men on that boat, especially crew men walking around in their uniforms, pardon my drool, but that night, at dinner, I saw him looking at me from accross the room. (ooooo pardon that romantic cliché...now, in a low-tone voice...Their eyes met accross the room...at that moment.... they knew....they knew...) I knew at that moment I just had to have him again. I couldn't help it; he was just so...so...edible! Must have been the carribean air. Or the rocking of the boat. Or maybe my lusty plan just got the better of me. You have to admit it; it was, indeed, a very good plan.

That night at the disco, we didn't dance for long. I saw my roommate Dorothy, surrounded by horny boys, gushing and smiling, having a good time, and decided this was the time to act. Quickly, I grabbed him by the hand, and took him out of there, to my cabin, and out on the balcony. "Make yourself useful sweetie" I told him, wanking the mattress out to the balcony, and throwing all the covers and the pillows in his face. He just looked at me and smiled. "So , I guess we're sleeping out there tonight!" "Not if I can help it!" I said, cheekily.

I don't know what it was, but let me tell you, this was the most fun I had in a long, long time. We both couldn't stop saying "wow...this is great...." my california lover was speechless : "what's the word for this....what's the word..." "R-O-M-A-N-T-I-C" I said. "You're right." he replied. "It's very romantic." Then, he held me in his arms. His skin was so warm. The moon was shining, the stars were as bright as ever, the waves were swooshing, the wind was caressing our naked bodies, and then, then, it happened.

He rolled over and started snoring like a freight train.

At that point, I thought it was cute. Even after I tried to wake him up by poking him, tickling him, crying out his name loudly, hitting him with the pillow. Nothing could wake him up. Oh well. I took one of the pillows and stuck it over his face. I checked on him periodically during the night to see if he was still breathing. I was smiling throughout the night. That just tells you the kind of mood I was in.
Plus, he was way too heavy to throw overboard.

Back from vacation blues!

Coming back from vacation is painful. You have to adjust to your "normal" life again, and get back into your "métro-boulot-dodo" ways. For some reason, I'm finding this to be, how shall I put it, excruciatingly difficult, and the shitty weather that's been hanging around Ottawa these past few days is not helping.

How can you fall back on your feet after living like a queen for 9 days? I am finding myself hopelessly looking for my next escapade on the internet and making machiavelous plans to sell my house and move to somewhere sunny, like, St-Maarten island, or perhaps, California or even Florida for that matter. Anywhere with permanent sun. Anywhere but this gloomy looking city of mine, populated by 80% women. I want to spend my life in the sun, spray suntan lotion on my kids everyday, and never, ever, have to wear a winter coat again.

Sheeeeesh....

But cheer up Bridges! Spring is right around the corner! Soon the lilacs will bloom, you'll be planting flowers and entertaining your friends on your terrace!

Ok, ok. point taken. To cheer me up a little, I booked a babysitter last night and went out, on my own. (If I didn't then I would stay home all the time, so there, a girl's gotta do what a girl's gotta do) I stopped by one of my favorite spots in Ottawa, "Big Daddy's crab shack", also known as the city's pick-up spot. There was so many women there it was not even funny; I ended up having this conversation with a few people and doing shots to forget our sorrows. I met Jen, a gorgeous and spunky thirty-year old brunette, who drew the sames conclusions I did a few months back. "No", she said. "It's not just you. Ottawa is apparently the worst place for single women after the age of 30. I saw a TV report once, and in Canada, Ottawa is the bottom line. The report said that there are 8 single women to 1 single man between the ages of 30-45"

WHAT??????

Now what was that report so I can actually see for myself....and tell me dear...what was the best place to be a single woman???

"Port Coquitlam, BC. 12 men for 1 woman."

Well now. I think I know where my next vacation will be....NOT!!!

Saturday, April 14, 2007

Romancing the california stud-muffin, part I

The view from my cabin balcony, very early in the morning...



We had met the night before. As usual, I was dancing up a storm on the dance floor, and quite happy to get up, boogie, bump and grind with anyone who would be willing to follow my crazy rythms. After a few songs, I got thirsty, walked over to my table, where my drink was waiting for me. I gulfed it down and walked straight back to the dance floor, ready for more. As I was making my way through the crowd, I heard a voice from behind say "Can I dance with you?" I didn't even know where the voice came from. I didn't even turn around. "Sure! Come and join me on the dance floor."
I made it to the centre of the dance floor, and turned around to face my dancing partner. He was younger, (well only a few years, love) very cute, something hispanic about him, love the messed-up hair, great smile, and he was very, very turned on. Perfect! I thought. Un ptit tour de manège? Pourquoi pas. On the dance floor, we went a bit crazy, and I have to admit, my bumping & grinding was a bit over the top, but hey, nobody was complaining, and give me a break, I was on vacation. It's my god-given right.
After a few songs, I took him by the hand back to the table, he got me a drink (in my case a bottle of water) and got himself one. He was looking at me a bit googly-eyed, in complete awe; I thought he was adorable. I could have just made one bite out of him. But then again, he was sooo drunk. He will be of no use to me, I thought. Damn.
Me, drawing conclusions, yet smiling
-Thanks for the dance...I'm tired. I think I'll go back to my cabin.
Him, a bit panicked and eager
-Already? Now? Can I take you?
Me, laughing and looking straight at him
-Sweetie....you're too drunk...you'll be of no use to me...Let's see each other tomorrow, when you'll be sobered up...
Him, quickly regaining conscience
-I'm not drunk! I'm OK! See, I'm fine! I didn't have that many drinks!
Ok, I thought. He's cute. Ladies, this one's mine.
Me, in a cheeky tone, ackowledging the fact that a) he's horny as hell and b) I'm getting there.
-OK then. You can walk me back. But I am not sleeping with you! You are just taking me to my cabin, OK? You promise to behave? You will be a good boy?
Him, willing to say anything to take me back to my cabin
-OK, sure. I promise. Yes.
We made it to the cabin, giggling, flirting outrageously, and of course, taking advantage of stopped elevators to kiss. We stopped in front of the cabin door, and waited for a ship employee to pass us before kissing goodnight.
Him, being the good boy I asked him to be
-Well, good night...
Me, smiling, and taking him by the hand whilst opening my cabin door
-I'm sure it will be...
Him
-??
Me, enjoying every second
-Come on, sweetie, it's tomorrow already!
And the cabin door closes on part I; stay tuned for our next episode. :)

Friday, April 13, 2007

Christophe IX

J’attends de voir ce que Christophe va dire, s’il a aimé ce que je lui ai raconté. Il sourit, et se rapproche un peu plus de moi. Je peux voir que mon histoire a eu les effets escomptés, puisque je vois bien son érection pousser au travers de son pantalon. Je prends sa coupe de vin, je la dépose près de la mienne sur la table à café, puis je m’assois à califourchon par dessus Christophe, sans avertir, ma jupe un brin relevée, les rebords de dentelle des stay-ups bien en vue, et je me mets à l’embrasser goulûment. Il glisse ses mains à ma taille, me caresse le dos, puis les glisse doucement sous ma jupe, effleurant mes fesses nues. Je me presse contre lui, dans un mouvement lancinant de va et vient. Il retire subitement sa langue de ma bouche et me dit nous devons quitter dans 10 minutes, la réservation est à 19 h 30Sois patiente, mon affamée. Je soupire, je me rassois à coté de lui et replace mon chemisier et mes cheveux tant bien que mal. Je lui fait le coup de la moue. Silence total. Ça m’emmerde. Question fatidique. Christophe, es-tu mon…mon…chum?

Christophe pouffe de rire. Ton quoi? Tu veux dire, ton petit ami? Ma foi, ma mignonne, on jurerait que tu as seize ans. Tous deux installés sur le canapé, moi, confortablement inconfortable, les orteils recroquevillés dans les bottes, attendant de voir ce qu’il va répondre, et lui, solennel et silencieux tout à coup. Il me regarde, assis dos bien droit et jambes croisées, en essayant de se défaire de son érection, bouleversé par la candeur de mes propos à la suite d’une mise en scène pour adultes seulement, perplexe devant une question aussi simpliste venant d’une femme aussi complexe, mais amusé de ma minauderie gamine. Question simple, oui, mais dont la réponse pourrait teinter le reste de la soirée ainsi que notre « relation ». Il fixe nonchalamment une vieille tache de vin rouge sur la carpette indienne, probablement une coupe renversée, ce n’était pas moi, je m’en souviendrais, sans trop savoir quoi répondre. Ce n’est pas facile de rester sur la frontière; on aime ou on s’en fout, on dit oui et l’on ment ou on dit non et ça s’arrête comme ça, bêtement, personne n’aime les douches froides, il m’a demandé doucement si ça me dérangeait qu’il s’allume une cigarette, non, tu es chez toi après tout, mais merci quand même de te soucier de ma sensibilité au tabac, puis je me suis calée encore plus profondément dans les coussins du canapé en frottant mes pieds ensemble, jusqu'à ce que le cuir de mes bottes se mette à grincer. Il s’est agenouillé devant le foyer, s’est allumé une cigarette, puis, a pris une bouffée en plissant les yeux puis expiré lentement les volutes de nicotine vers l’âtre de la cheminée. Je le sens nerveux, fébrile, attends, c’était peut-être moi finalement, nerveuse, fébrile, insecure little girl, et puis pendant que je le regarde fumer et réfléchir, j’écris mentalement des fragments qui m’empêchent de penser à ce que je ne veux pas voir.

Dis-moi
Je te prends
Je te veux
Je te choisis
Je te protèges
Je t’a i m e


Il a terminé sa cigarette, puis se rassois sur le canapé et pose sa main sur ma cuisse. Il me demande de lui parler de moi, de ma vie de divorcée, de mère monoparentale, rien sur ma carrière de traductrice, d’écrivaine, il n’en a rien à foutre c’est ce que je crois, ça ne l’intéresse pas cette facette de ma vie, il me pose des questions sur mon rôle de fille aînée, s’intéresse à mes parents, mais surtout à mon père.
Parle-moi de ton père; il t’aime? Est-ce qu’il est fier de sa fille?

Vacations, past & present

A pelted rock, Tadoussac bay, Quebec


The last time I fell in love ( I could even say the first, because it was) I was on vacation, by myself, on Quebec's Côte-nord. We met on a ferry, crossing the Tadoussac fjord. It was rainy, a bit cold, and I was not wearing any make-up. I didn't have a care in the world, didn't have to please anybody else but myself, yet there he was. Coming out of his rental silver convertible, with his jacket wrapped around his waist. For some reason, he thought I was beautiful. I thought he was amazing. From that moment we were inseparable, rode the roller-coaster, and milked it for all it was worth. He was British; I was not. Like all passionate love stories, it ended with a bang, just like it started. It lasted 18 months; it took me 12 to get over it. I woke up one day, realised he was history, didn't feel anymore pain about it and was ok with the fact that I would never, ever, feel this way again with anybody else. How could I? The chances are slim to none.

A few days ago I came back from my cruise in the carribean (I also came back with bronchitis, also known as the Carnival cough amongst cruisers) feeling great, renewed, and forever grateful, yet, giddy as a schoolgirl. I had so much fun on that trip, and I totally wasn't expecting to enjoy it as much. Out of the blue (litterally) I got to feel what is was like again to be in love.
Bridges! Are you saying that you fell in love on the cruise?
Watch it! That's not what I said!!! Pay attention. Come back tomorrow, I'll tell you all about it.

Wednesday, April 11, 2007

A fresh new look for spring!



There will be some changes made to Suspended Bridges's look, just in time for Spring.

Just thought I'd share that with you - Bring out the duster!


Tuesday, April 10, 2007

Christophe IIX

Raconte, qu’il me dit, l’excitation dans la voix. Je bois une gorgée de vin avant de lui raconter mes mésaventures au pays de ses fantasmes impliquant mes fesses à l’air en février. Je sais qu’il se fout de savoir ce qui s’est vraiment passé, de savoir ce que j’ai fait, pour vrai. Je lui épargne mon grand sens de la logique et ai recours à mon sens du théâtre, et je lui raconte, pour le bien-fait de l’histoire, exactement ce qu’il veut entendre. Christophe n’en a rien à foutre de savoir qu’avant de partir de chez moi, j’avais plié le plus petit des mes strings en trois, et que j’en avais fait un mignon protège-dessous à l’intérieur d’un autre string, celui qui est assorti à mon soutien-gorge. De cette façon, quand le moment est venu, je n’ai eu qu’a le retirer gentiment d’entre mes jambes en glissant la main sous ma jupe, sans tracas ni embarras, un jeu d’enfant, les épaules chargées de paquets par dessus le marché, et lui remettre mon string, encore chaud et humide tel que demandé par M. Christophe, entre ses mains dès mon arrivée chez lui.

Évidemment, ce n’est pas une histoire de maîtresse débrouillarde et pragmatique tirant les ficelles derrière le rideau des fantasmes de ses amants que je lui ai racontée. Ce n’était pas ce qu’il voulait entendre. Non, je lui ai plutôt raconté l’histoire de la femme prise au dépourvu devant la complexité des exigences de son amant et qui tâchait de le satisfaire du mieux qu’elle pouvait et s’était mise dans l’embarras. Je ne savais pas comment faire, Christophe, tu t’imagines…j’ai dû m’arrêter devant chez toi, déposer toutes mes choses par terre afin de retirer mon slip, relever ma jupe mais pas trop, juste assez, j’avais de la difficulté à atteindre la taille en dessous de mon manteau, à enlever mon string, les lèvres dénudées de mon sexe en proie au froid glacial, à prendre garde de ne pas dérouler mes stay-ups, à ne pas tomber en passant la bande de dentelle élastique autour des talons de mes bottes, et ces gens choqués sur le trottoir, et ton voisin, qui me regardait les yeux exorbités du haut de sa fenêtre, il devait se masturber le cochon, comme il le fait habituellement de chez lui, à nous écouter derrière le mur de ta chambre au cours de nos ébats bruyants du week-end, c’est toi qui m’en a parlé, ça te fait jouir de savoir que ton voisin t’écoutes quand tu baises, tu me demandes toujours de crier plus fort, tu t’imagines, et tous ces cuistots prenant leur pause-cigarette à l’arrière du restaurant thaïlandais avec vue sur ta chambre à coucher, tous, ils me regardaient enlever mon slip en se donnant des coups de coude et en rigolant, quels porcs, ceux-là, je faisais semblant que personne ne me voyait, je faisais l’innocente mais je savais bien qu’ils étaient tous en train de bander et de saliver à me regarder en train de me dénuder les fesses à moins vingt degrés, la salope, that horny bitch qu’ils devaient se répéter, et tout ça parce que je voulais te faire plaisir Christophe, j’étais très embarrassée, j’avais honte, j’en aurais pleuré, mais rien n’y paraissait, si tu veux savoir, j’affichais un sourire coquin, j’avais l’air d’y prendre plaisir dans mon histoire alors qu’en réalité personne ne m’a vue, j’avais prévu le coup, on ne me la fait pas à moi, c’est moi qui tire les ficelles alors c’est ce que je te raconte, et tu m’écoutes attentivement, tu marches à fond dans ce délire fantasmatique que tu m’as demandé de créer et voilà, je l’ai fait, c’est ce que j’ai fait, pour toi, pour t’exciter, te faire bander, pour que tu sois content et que tu m’aimes un peu, et que tu prennes soin de moi.

S’il te plait.

Monday, April 09, 2007

Return from paradise afloats

I made it back!

Caught a last minute flight from Fort Lauderdale this afternoon and stopped to pick up the kids in Montreal before I get back to sunny Ottawa (didn't we get some snow last week???)

I had such a wonderful time on the Carnival Legend; I have just about a million stories just waiting to pop out at some point...I can just tell you that it was wonderful, there was about 1.4 men for every girl (one to pay the bar tab; one to take you dancing, one to massage suntan oil on your back, one to take you out to the fancy restaurant on deck 10, one to take back to your cabin and enjoy the motion of the ocean...)

I met some great people from all over the states; New-York, Seattle, and did enjoy a very sweet vacation romance with a younger california cutie from San Diego...saying goodbye was difficult....oh well....Perhaps a reason for me the revisit the west coast???

Summer lovin'....had me a blast....

Will entertain you with a few stories from the love boat during the next few days; meanwhile, I'm still feeling the boat rocking!

I would definitely do this again.

Wednesday, April 04, 2007

Fun in the sun!

I managed to get my sea legs after a quite painful first evening at sea; now Im all right, having fun, and paying 75 cents a minute to write this post!

I will make this short!

This is very cool, visited St. Kitts today and will be on St. Lucia tomorrow...as for the men? Well....it would be all right if it wasn't for those obnoxious americans!!! They do nothing for me....Luckily the Carnival Legend has a very interesting staff of international employees; I have to go now, I have to meet a very sexy indian black jack dealer!

Taaaaa!

PS I won 200$ at Black Jack! Don't tell anyone!

Speak soon!