Tuesday, May 01, 2007

Behind the glass

Behind the glass, Montreal, september 2006

Montréal, septembre 2003

La session est déjà entamée, du moins dans la réalité (l'amorce est beaucoup moins concrète dans ma tête, mais bon, j'y travaille très fort...) et je manifeste l’intérêt et le désir sincère de travailler sous ton égide à la maîtrise en création littéraire.

J'ai bien évalué la situation, évoqué la possibilité de travailler sous la supervision d’autres professeurs émérites, mais personne ne semble coller d’assez près à moi, et rien ne me semble plus logique et excitant que la perspective de pouvoir compter sur ton savoir, ton expérience et ta grande sensibilité pour mener à bien mon projet d'écriture.

Évidemment, je veux travailler avec une femme, cela va de soi. Je veux travailler en terrain connu. J'ai beaucoup lu cet été (pas autant que je l'aurais voulu, c'est vrai, mais bon... je crois que je n’arriverai jamais à répondre à mes propres exigences personnelles qui relèvent toujours de l'impossible, sinon comment se veulent toujours ) et mon projet semble prendre forme, les morceaux du casse-tête s'emboîtent petit à petit et donnent l'impression qu'une image plus claire se formera sous peu... Mon projet se veut une écriture du soi, de l'Autre, et de tout ce qu'il y a au milieu. Une écriture de femme, sans conteste. Bien des ellipses sont tendues entre les écrits de femmes; à tel point que c'est étourdissant, stupéfiant. Je suis sous le choc presque à tous les jours.

Je suis actuellement dans un tourbillon émotionnel difficile à supporter; je pleure, je ris, je fuis, j'ai peur, je crois que ma notion du temps et de la réalité en est dangereusement affectée. Je n’en peux plus, je profite de la semaine de lecture pour prendre la fuite vers San Francisco dimanche matin, au lendemain de ma cérémonie de graduation de Bacc. Je vais rendre visite à une copine que j’ai rencontré cet été aux Iles Turquoise; n'est-ce-pas génial?

Je n'ai plus le temps d'écrire, ni la capacité; en fait je t'écris en ce moment et je réalise que je le fais sans trop y penser, ce n'est donc pas de l'écriture pour moi. L'écriture, ça doit être difficile et douloureux pour que ça compte. C'est un spectre qui s’empare de moi sans me demander la permission et qui s’exorcise de lui-même sans avertissement. L'état d'urgence dans lequel je me trouve me fait trembler et douter de tout-tout-tout. Normalement, le doute fait avancer, mais moi, il ne me fait que stagner!

Je sais, je sais...

Je panique pour rien. Du moins, c'est ce que je veux t'entendre me dire. Je me sens bien seule et inutile, et un petit mot de ta part me sera bénéfique et encourageant.

À bientôt, j'attends de tes nouvelles.



0 people had something to say: