Wednesday, March 21, 2007

Christophe (V)

En effet, comment puis-je oublier ?

Lorsqu’il m’a fait part de sa demande, j’ai failli pouffer de rire avant de me rendre compte qu’il ne blaguait pas. Il prend un peu trop au sérieux ces jeux sexuels auxquels nous nous adonnons. Je crois qu’il s’agit pour lui d’une sorte de rituel initiatique alors que pour moi, ce n’est qu’un jeu. L’effet que ces jeux ont sur Christophe me branche plus que le jeu en question. Disons que j’ai accepté de satisfaire à sa demande à la fois parce qu’il s’agit d’une entente tacite entre nous, il me demande de lui obéir et je lui dit oui, mais aussi parce qu’a chaque fois, je suis curieuse de voir les résultats. Et puis aussi par défi. J’aime bien lui faire croire qu’il peut jouer avec moi alors qu’il n’en est rien. Il ne sait pas que c’est moi qui joue. Je fais semblant. Constater qu’il croit me mettre dans l’embarras est très amusant. Il ne me connaît pas encore suffisamment pour savoir que je prends tout au pied de la lettre, et c’est habituellement pour tourner les situations à mon avantage. Désobéir tout en n’enfreignant pas les lois est un plaisir dont je me suis trop longtemps privée, tout comme les jeux, d’ailleurs. J’adore jouer. Je ne m’en prive plus.

Avant de t’engager dans l’escalier pour venir chez moi, je veux que tu enlèves ta petite culotte et que tu me la remettes entre les mains dès que tu entreras chez moi. Je veux qu’elle soit encore chaude et humide quand tu me la rendras, avant même d’enlever ton manteau, alors tu devras la porter pendant toute la durée de ton trajet jusqu’ici, et l’enlever devant chez moi, sur le trottoir, tout juste avant de me la remettre.

D’accord. C’est ce que je lui ai répondu. D’accord. J’ai feint d’être contrariée. Je ne sais pas pourquoi. Je crois que c’est ce qu’il voulait, que je sois contrariée, que ça m’embarrasse. Il aime ça, le cochon. Ça le fait bander. Go figure. Je l’imaginais très bien, à l’autre bout du fil, en train de m’imaginer debout, devant sa porte, plantée sur le trottoir de la rue Laurier, empêtrée dans mes bagages, le souffle visible dans le froid de février, sous la faible lumière des réverbères, à tenter de retirer ma petite culotte sans attirer les regards des passants, le g-string pris dans les talons hauts, en rougissant de honte de m’humilier ainsi afin de lui faire plaisir…et moi je lui ai dit oui. Oui, Christophe. J’ai accepté de lui obéir. Je ne lui ai pas dit de se faire foutre, ni refusé de le voir.

J’ai dit d’accord.

5 people had something to say:

Bridges said...

Willkommen, Chriswab von Bottrop! Ich spreche nicht Deutsch, sondern Grüße an toi!

(Traduction en français : Bienvenue, Chriswab de Bottrop! Je ne parle pas l'allemand, mais salutations à toi!
Translation in English : Welcome, Chriswab from Bottrop! I don't speak German, but greetings to you!)

note from Bridges : Is this what a three-way feels like???

Blue said...

Eh ben.J'en suis bouche bée. :D
Je préfère nettement décider moi-même des règlements. ;)

Bridges said...

HÉ! HO! C'est un RÔMAN ça madame... Faut pas tout confondre! :) (note : moi aussi!!!)

Blue said...

Aha! Ca doit être parce que je n'ai pas lu de prénom féminin dans ton texte que j'ai supposé que c'était une de tes expériences avec les hommes comme celles que tu racontes ici. :D

J'ai confondu. Ce qui n'est pas un défaut de ton texte. ;)

Bridges said...

:) Blue!

C'est un peu de ma faute, tu vois, la réalité, la fiction,l'anglais, le français, la traduction....c'est le "pont" entre les deux...ça porte à confusion, et c'est un peu le but de ce blogue! "Christophe", c'est la première partie du "Passeur", mon projet en chantier! Et comme je suis maintenant à Ottawa, je fais comme les fonctionnaires....je ne travaille pas vite! :)