Wednesday, February 21, 2007

Christophe

(...) S’aventurer en février sur les trottoirs glacés de Montréal n’est pas chose facile, surtout en talons hauts. Mais peu importe, ma décision est prise. Si j’ai à me casser la gueule, je le ferai avec style et la grâce toute féminine qui m’habite ; je braverai le verglas et le froid chaussée de talons. Je me prépare pour un rendez-vous. Je suis excitée et nerveuse à la fois, comme à chacun de nos rendez-vous depuis notre rencontre le mois dernier. Je dois rejoindre Christophe chez lui, au centre-ville de Montréal, à 19 h. Il m’emmène dîner dans un chic restaurant du quartier qu’il fréquente depuis quelque temps et qu’il veut me faire découvrir. J’ai faim, et je sais que le repas sera bon. Christophe adore la bonne bouffe, et il est plutôt snob en matière de nourriture, ce qui n’est pas sans me déplaire. J’aime bien être l’invitée et l’amante d’un homme qui a un penchant pour la qualité. Je me sens luxueuse.

Il n’est que 17 h 30, mais je déteste me préparer en toute hâte, alors je prends de l’avance. Plantée devant ma garde-robe, à demi vêtue de sous-vêtements lilas et de bas mi-cuisses, je choisis mes chaussures avant de choisir mes vêtements en tentant d’ignorer les borborygmes de mon estomac vide. J’ai dû enfiler trois paires de bottes différentes, sans même faire de maille à mes bas (ce qui est un exploit en soi) avant d’arrêter mon choix sur mes bottes noires à talons hauts, hauts à m’en donner le vertige. Mes préférées. Tout à fait élégantes, classiques, mais surtout, sexy as hell. Parfaites pour me donner une allure de vamp mystérieuse pour mon rendez-vous galant de ce soir avec Christophe. Il va me regarder marcher dans ces bottes, et il n’aura qu’une seule envie, ne faire qu’une bouchée de moi. Peu importe les vêtements que j’enfile ou la circonstance qui s’y prête, je choisis toujours ces bottes. J'ignore pourquoi je me pose la question à chaque fois, ces bottes semblent répondre à une question existentielle intérieure dont le sens m’échappe. Je les porte parfois pour écrire, j’ai l’impression d’être une autre, et ça facilite grandement mon travail. (...)

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